Image extraite du film "Moi, capitaine"
Le terme MNA, pour Mineur Non Accompagné, désigne un enfant étranger qui est présent sur le territoire français sans être accompagné d’un parent titulaire de l’autorité parentale ou d’un représentant légal. La prise en charge de ces enfants repose sur le dispositif national de mise à l’abri, d’évaluation et d’orientation.
Leurs raisons sont tellement diverses et dépendantes de leur pays d’origine que la mission nationale MNA renonce à faire des statistiques sur le sujet. Les sociologues constatent qu’un MNA part pour une ou plusieurs des raisons suivantes : parce qu’il fuit les conflits armés ou les accusations de sorcellerie, parce qu’il est incité par ses proches à devenir un soutien économique, parce qu’il est envoyé pour être utilisé dans le travail clandestin, parce qu’il est décidé à rompre tout lien avec sa famille d’origine (pour cause de maltraitance, de captation d'héritage, de conversion religieuse, d’orientation sexuelle etc.), parce qu’il est simplement en recherche d’émancipation et de meilleures conditions de vie…
Si un tel sujet vous intéresse, vous pouvez par exemple suivre ce lien : https://www.msf.fr/grands-formats/mna-tout-ce-que-je-veux-c-est-avoir-une-vie-normale. Vous pouvez aussi lire la BD "L'odyssée d'Hakim" ou regarder un des 3 films: "L'histoire de Souleymane" , "Moi, capitaine" ou "La Pirogue" (cliquez sur les photos pour découvrir)
Même une fois reconnus mineurs isolés et pris en charge par l’ASE, le parcours ces jeunes migrants n’est pas un long fleuve tranquille.
Un des soucis récurrents pour eux est d’envoyer de l’argent au pays pour rembourser ceux qui leur ont permis de partir (et qui menacent parfois leurs proches si les remboursements n’arrivent pas assez vite à leur gré) et/ou pour permettre à leurs familles de survivre. Il faut leur apprendre à gérer leurs premières primes d’apprentis (environ 400 € au début qui monteront jusqu'à 1200 € au bout de deux ans) pour que leur générosité excessive ne les piège pas : quand ils sortiront du dispositif jeune majeur et qu’ils auront un salaire de débutant, il leur faudra payer logement, nourriture, vêtements, assurances, électricité qui étaient jusque là pris en charge par l’ASE. Certains réseaux de traite (exploitation sexuelle, servitude domestique, contrainte à commettre des délits ou mendicité forcée) ont bien compris cela et viennent les recruter directement aux abords de leurs foyers.
Un autre souci est que leurs titres de séjour sont délivrés pour 6 mois ou un an : il faut donc les renouveler. Mais la préfecture ne produit pas les papiers rapidement ; même pour envoyer le récépissé du dossier, les délais sont parfois de plusieurs semaines et sans ce précieux récépissé, le jeune ne peut plus travailler quand son titre est périmé. Les règles de demande de titre de séjour, les délais, les voies privilégiées de demande (internet ou courrier recommandé) changent régulièrement et même les éducateurs/trices ne sont pas toujours au courant.
Pour aider le jeune à gérer ces stress, l’accompagnant Raphaël a évidemment un rôle à jouer, toujours en synergie avec l’équipe éducative.